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LA MIRLITANTOUILLE

l’Égérie de Boishardy ; les royalistes lui reprochaient d’avoir trop promptement oublié ce fiancé si tragiquement disparu. Sans doute aussi les attentions de Palasne-Champeaux, lors du procès de Saint-Brieuc, furent-elles jugées sans indulgence. À croire une tradition locale, l’opinion fut sévère pour cette jeune femme qui, exposée, presque encore enfant, aux hasards des campements clandestins, se trouva mêlée, avant qu’elle eût vingt ans, aux plus dommageables aventures. Elle eut, de Hervé Du Lorin, deux fils[1], dont l’un, au moins, vécut ; il épousa, en 1841, à Moncontour, une personne d’origine anglaise, Charlotte Bisset-Addison ; l’acte de ce mariage mentionne que, à cette époque, Hervé Du Lorin et Joséphine de Kercadio étaient morts ; de celle-ci, en effet, le décès est inscrit aux registres de l’état civil de la commune d’Auteuil, près Paris, où elle se trouvait de passage, à la date du 10 septembre 1824 ; elle avait quarante-six ans[2].

La fin du général Humbert s’entoure de circonstances mystérieuses. Son intrépidité, lors de l’expédition d’Irlande auréola son nom d’une gloire à laquelle, seul, le succès manqua : le but de cette tentative folle était de grouper les patriotes Irlandais, toujours prêts à s’insurger, et d’organiser sur le sol de l’Angleterre une revanche de la Chouannerie. Humbert, comme on sait, n’y réussit pas ; revenu à l’armée de l’Ouest, il y servit sous Berna-

  1. Louis-Charles, né le 10 prairial, V, — 29 mai 1797 — à Moncontour, et Charles-Jean, né à la Ville-Louët, en Bréhand, le 18 juillet 1799. À cette date le père était détenu à Rennes.
  2. Elle mourut à Auteuil, rue Boileau, no 8. Son domicile, indiqué à l’acte de décès est Plœuc, Côtes-du-Nord. État civil de l’ancienne commune d’Auteuil.