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LA MIRLITANTOUILLE

vier 1801, il avait traversé sans malencombre les landes du Mené ; depuis que La Mirlitantouille n’était plus lieu d’asile, les refuges sûrs manquaient sur cette route et Mercier s’arrêta avec ses compagnons, pour passer la nuit au hameau de La Fontaine-aux-Anges, sur la lisière de la forêt de Loudéac[1]. Vendu par son hôte, surpris, vers minuit, par un détachement de la gendarmerie, Mercier soutint l’attaque durant plus d’une heure, s’échappa par les derrières de la maison, espérant atteindre les fourrés de la forêt ; frappé d’une balle au cœur, il tomba mort au pied d’une haie qu’il s’apprêtait à franchir[2]. Son corps, mis sur une charrette, fut porté à Loudéac, traîné dans les rues et jeté sur les marches de l’église Notre-Dame-des-Vertus, où il resta exposé pendant trois jours : on l’inhuma enfin dans le cimetière de cette paroisse[3]. Il repose maintenant, à côté de Georges Cadoudal, dans la rotonde de Kerléano, élevée par souscription publique de leurs vieux compagnons d’armes à l’époque de la Restauration ; chapelle funéraire si impressionnante

  1. La Fontaine-aux-Anges est à deux kilomètres et demi du bourg de La Motte.
  2. Sur la mort de Mercier, voir : Archives nationales, F7 6235, plaquettes 2 et 3, et F7 6228, fo 742.
  3. Les ossements du « Patrocle breton » furent exhumés du cimetière de Notre-Dame-des-Vertus en 1817 et recueillis dans une cassette de chêne qui fut déposée dans la chapelle de l’hôpital. Disparue en 1830, retrouvée quarante ans plus tard par M. G. de Cadoudal, cette cassette fut ouverte et l’on y trouva, parmi les ossements entassés, un papier portant ces mots : — « Ce sont les ossements du général La Vendée, mort dans la commune de La Motte ; d’abord enterré dans le cimetière de la place de Notre-Dame-des-Vertus, ensuite, le cimetière ayant été défait, Claude Carimalo reconnut le général. On l’a transporté à l’hospice où il a été conservé par les soins des Religieuses qui ont régi l’établissement. » Georges Cadoudal, par G. de Cadoudal, p. 361, n.