fois qu’il se para de ce titre ; dès janvier 1800, il pressentait le général Mazingaut, chef de la 7e demi-brigade, au sujet de la soumission. Le vent soufflait à la clémence, et, le 20 février, l’Administration départementale rendait un arrêté portant « qu’elle ne voyait aucun inconvénient à ce que Le Gris et sa femme fussent admis à jouir de l’amnistie accordée aux rebelles se soumettant de bonne foi aux lois de la République[1] ». Tous deux rentrèrent à Bosseny, espérant y vivre désormais tranquilles, et décidés à se désintéresser des luttes politiques. Le Gris-Duval sollicita même du gouvernement un emploi de commissaire de la marine[2], ce qui fut mal jugé par ses compagnons de Chouannerie. Un démêlé assez vif avec Mercier La Vendée, au sujet d’une reddition de comptes[3], acheva de lui aliéner les obstinés du parti royaliste. Des bruits malveillants circulèrent : on insinua que Le Gris-Duval, enrôlé dans la police consulaire, dénonçait à Fouché ses anciens camarades[4] ; c’était la calomnie courante que décochaient aux amnistiés les opiniâtres de l’insurrection, trop compromis pour espérer l’absolution.
De ce nombre était Dujardin ; émigré, échappé de Quiberon, il s’était enrôlé naguère dans les bandes de Le Gris-Duval, avait servi sous Saint-Régent et
- ↑ P. Hémon, Le Comte du Trévou, p. 80.
- ↑ Chassin, Pacifications, III, p. 616.
- ↑ Voir sur cette discussion les correspondances publiées par É. Sageret, Le Morbihan sous le Consulat, IV, p. 93 et suiv.
- ↑ P. Hémon, Le Comte du Trévou, p. 80.
nant-colonel ; Carfort, chef de colonne mobile ; Taupin, chef de la cinquième légion ; de Jugon, chef de la quatrième légion ; Legris-Duval, général commandant la division de Saint-Brieuc. » Archives nationales, BB18 253.