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DUVIQUET

dans les Côtes-du-Nord, retourne chez Mercier : « Il dispose d’une trentaine d’hommes portant tous l’uniforme républicain. » Revenu dans la région du Mené, il explore les chemins qui, de la forêt de Loudéac, conduisent vers Moncontour et vers Saint-Brieuc ; il traverse la contrée sauvage de Bosseny, Plessala, Langast, où nombre de refuges lui sont ouverts, gagne Plémy, passe à Plœuc, le pays des Du Lorin, s’avance jusqu’à Plaintel et au delà de Pledran, à moins d’une lieue de Saint-Brieuc, dans cette région voisine de la forêt de Lorges où Boishardy trouvait, naguère, ses meilleures caches ; peut-être aura-t-on besoin de les utiliser. Partout Duviquet retrouve des fidèles[1] ; puis il repasse dans le Morbihan.

Quelques jours plus tard un détachement de cinquante-trois soldats de la République, venant, croyait-on, de Saint-Caradec, était signalé aux environs de Corlay : leur chef, qui portait les galons de sergent[2], se présentait chez les percepteurs afin de toucher de l’argent pour la solde et l’entretien de ses hommes, qui faisaient partie, disait-il, « de l’armée particulière de Bonaparte destinée au maintien de l’ordre ». Il donnait contre espèces des reçus

  1. « La commune de Plémy, entre autres, est le séjour habituel des Chouans : Quand il se fait des mouvements de troupes, ce qui est rare, les brigands sont avertis de suite. » (Plémy est la commune dont dépend La Mirlitantouille.) « Il y a plusieurs prêtres dans ce canton et des soldats en congé qui disent qu’ils ne reviendront plus et qu’ils serviront dans les Chouans. Il y en a beaucoup d’enrôlés déjà… Duviquet n’a été que deux jours dans ce canton depuis son retour du Morbihan. Il est venu du côté de Plédran et Plaintel et a retourné à Plémy, d’où il a parti pour le Morbihan. » Archives nationales, F7 36632.
  2. « De caporal », d’après un autre document, Archives nationales, F7 36692.