Et j’imagine, en feuilletant ces volumes, la joie du pauvre Blondel s’il avait pu prévoir que son œuvre – son œuvre de papier et d’encre – survivrait ainsi, et si tôt, à ces merveilles de pierres qu’il s’attachait à décrire. Quel travail, quelle ténacité, quelle obstination pour parfaire ce gigantesque travail ; quelles déceptions peut-être aussi, et quels déboires ! La vieillesse de Blondel fut triste : étant déjà vieux, il avait épousé la fille d’une comédienne fameuse à l’époque, Lanetta-Rosa Benozzi, dite Sylvia. Il avait à supporter les difficultés d’une situation de fortune compromise par la publication de ses ouvrages, et aussi, paraît-il, par un « penchant tardif pour les plaisirs et la prodigalité ». Son humeur s’altéra au point de mettre à une véritable épreuve le mérite généralement reconnu de sa jeune femme. Vers la fin de 1773, Blondel sentit la mort s’approcher : il lui sembla digne de la recevoir en quelque sorte dans la chaire qui avait été l’honneur de sa vie ; il se fit porter dans son école, au Louvre. C’est là qu’il mourut, le 9 janvier 1774.