Page:Lenotre - Jacques-François Blondel et l’architecture française, paru dans Le Temps, 25 avril 1905.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

garde-robe, ses étuves, ses salles de bains, ses offices, ses lavoirs, ses garde-manger… Voici l’hôtel d’Estrées, devenu l’ambassade de Russie ; l’hôtel de Conty, qui fut, en 1765, celui du maréchal de Richelieu, puis celui du ministre Loménie de Brienne, avant d’être le palais de Mme Lætitia, mère de Napoléon, et qui est aujourd’hui l’hôtel du ministre de la Guerre. Voici, avec ses enfilades de salons, sa chambre de parade, sa salle du dais, sa merveilleuse terrasse, la noble demeure restée intacte jusqu’à nos jours, qui était au temps de Blondel l’hôtel de Matignon, et qui, depuis, a eu pour hôtes Talleyrand, la princesse Adélaïde, Cavaignac, Baroche, le duc de Galliera, le comte de Paris, et actuellement l’ambassadeur d’Autriche. Car dans son respect pour l’œuvre qu’il reproduisait, l’éditeur s’est permis – et combien a-t-il eu raison – d’ajouter, avant le titre de chacun des volumes, un très court historique des maisons ou des palais qu’on y voit reconstitués ; la chose a été faite avec autant de savoir que de discrétion par un des plus érudits des « vieux parisiennants ».