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1705, et quoique ses biographes l’aient unanimement affirmé, il n’y avait aucun lien de parenté entre lui et un autre François Blondel, le fameux architecte de la porte Saint-Denis, lequel, d’origine picarde, était mort en 1686.

Jacques-François, celui qui nous occupe, était le neveu et l’élève d’un modeste architecte qui – pour rendre sans doute la généalogie plus inextricable – s’appelait également François, comme tous les Blondel ; au reste, il semble bien qu’une divergence d’esthétiques brouilla de bonne heure le maître et l’élève : celui-ci était un réformateur ; l’oncle était un rétrograde ; on se divisa, et on ne se revit plus.

Jacques-François, installé à Paris, publiait en 1737 son premier ouvrage : Traité d’architecture dans le goût moderne, et sa préface nous renseigne sur ses projets et sur ses rêves. Il s’y fait connaître comme exclusivement livré, depuis plusieurs années, aux habitudes d’une vie studieuse et réglée ; il est assez remarquable de voir ainsi un jeune artiste quitter le champ de la pratique pour s’appliquer aux méditations de la théorie : loin du bruit des chantiers, il désire se borner à l’étude et à l’enseignement de son art, et c’est merveille de suivre cette vie si sagement tracée, si nette, si probe, si laborieuse et si désintéressée.