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EN ANGLETERRE

Georges et Hyde détalent à bon train vers Boulogne-sur-Mer ; ils ont dans leur voiture un joyeux compagnon, La Carrière-Méricourt, grand ami de Mercier-la-Vendée ; c’est un ancien ingénieur de la marine, originaire de l’Oise, un peu déconcertant d’aspect avec sa petite taille, sa tête énorme sur un corps malingre, l’extrême recherche de sa tenue et de ses manières, mais voyageur expérimenté et que rien n’embarrasse ; il a subi nombre d’aventures et bien d’autres, lamentables, lui sont réservées.

De Paris à Boulogne, par la route la plus courte, celle de Beauvais, il y a cinquante-six lieues, — vingt-deux heures de trajet à l’allure ordinaire des voitures de poste. On peut donc croire que, partis le 8 avril, date constatée, les fugitifs étaient à Boulogne le 9 au soir ou le 10 au matin. D’après les Souvenirs d’Hyde de Neuville, ils durent attendre « un peu » à Boulogne, car la mer était mauvaise ; mais, ayant reçu de Paris « un avis pressant » de quitter la France, ils s’embarquèrent « la même nuit, quoique le temps fût encore menaçant ». « C’était un dimanche », ajoute-t-il. Le dimanche 13 avril sans doute ; et il s’en souvient, car Georges « ferme dans ses croyances et pour qui le devoir, sous toutes ses