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qu’elle avait été à l’époque du 10 août 1792 et au temps de la Convention.

Des soldats de la garde consulaire occupent les postes, — bonnet à poils avec chausse à gland, habit vert, culotte blanche et bas blancs ; — des sentinelles à toutes les portes et sur l’escalier à rampe de pierre ouvragée qui, dans l’angle du pavillon de Flore, conduit aux pièces qu’habite le Consul. Georges est là dans l’ancien appartement des princes pour lesquels il a tant combattu ; il paraît impossible qu’il ne revive pas l’agonie de la royauté en traversant ces salons, théâtres du tragique naufrage. Il vient, lui, le champion de la cause vaincue, saluer l’intrus qui les occupe aujourd’hui. Si rien, il est vrai, n’autorise à imaginer l’impliable révolté poursuivi par cette hantise, elle permet cependant de comprendre comment sa susceptibilité s’en trouva plus vulnérable.

Son être impétueux doit frémir de se voir parmi les solliciteurs qui patientent dans la première antichambre. Il est attendu ; des huissiers en livrée sombre l’introduisent dans la pièce suivante, le salon de service : des huissiers encore, des officiers, le mameluk ; un général se tient là en permanence : c’est Rapp.

Brune a remis à Georges une lettre adressée au Premier Consul : « Le citoyen Georges, ci-devant général en chef des Chouans, vous remettra la présente ; la confiance qu’il a dans le