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L’ENTREVUE

Trois semaines allaient passer avant que le chouan, « retardant une entrevue qui lui coûtait » se décidât à solliciter une nouvelle audience, à moins que le Consul tardât volontairement à le convoquer, afin de laisser à sa police le temps de surveiller les agissements et les relations de ce rebelle inquiétant. S’il fut pisté, on l’ignore, et c’est regrettable, car on serait curieux de connaître comment les quatre Bretons, tout récemment débuchés des landes et des forêts du Morbihan, supportaient les contraintes de l’existence parisienne, pour eux si nouvelle.

Il paraît certain qu’ils n’eurent de curiosité ni pour les théâtres, ni pour les maisons de jeu et ne se montrèrent dans aucun lieu de plaisir, car ils auraient été bientôt reconnus et les nuées « d’observateurs de l’esprit public » qui parcouraient la Ville nuit et jour n’auraient pas manqué de leur consacrer quelques lignes dans les rapports quotidiens.

Pourtant Georges reçut et alla voir nombre de royalistes tout frais amnistiés et encore sous la surveillance de la police. Il s’attacha surtout au jeune Hyde de Neuville, conspirateur obstiné et aventureux depuis l’âge de quinze ans, et celui-ci le renseigna sur la façon dont se passaient