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bleus se portera donc tout entier sur le Morbihan qui va connaître les horreurs des colonnes infernales ; il sera dépeuplé, incendié, rasé, ruiné, comme l’a été jadis la Vendée ; déjà Brune est à Vannes et annonce pour dans dix jours le début de « la guerre dévastatrice » ; des troupes se rassemblent de toutes parts ; dans un mois elles formeront une armée de 50.000 hommes. Pour sauver sa terre natale, Georges doit donc céder et, le 28 janvier, il écrit à Brune qu’il accepte les conditions imposées aux autres chefs royalistes : c’est le premier escarpement du Calvaire que le malheureux Breton doit gravir ; il entreprit courageusement la douloureuse montée : le 4 février, accompagné d’un aide de camp, il se rendit aux environs de Theix, bourg situé sur la route de Nantes à Vannes et distant de deux lieues de cette dernière ville. Il savait, par son service de renseignements, que Brune passerait là dans la journée. Quand parut le commandant en chef de l’armée républicaine escorté d’un officier d’ordonnance, Georges, qui se tenait à l’écart, « lui fit demander s’il pouvait lui parler », et sur l’assentiment de Brune, il se montra. « J’ai vu cet homme ! » écrivait Brune le lendemain au Consul, mot qui trahit, sinon un peu d’émotion, du moins une vive satisfaction de curiosité. Les quatre cavaliers mirent pied à terre et causèrent durant deux heures en se promenant le long d’une haie qui bordait la route.