gement, il proroge la trêve jusqu’au 22 janvier. Il est aussitôt privé de son commandement, et le Premier Consul expédie pour le remplacer, Brune, le « terrible » Brune, qui, naguère, séide de Danton et champion de Marat, est devenu l’un des plus braves et des plus habiles généraux de la république. « Détruire Georges », telle est sa consigne. En même temps, le Morbihan est mis hors la loi et, se détournant des autres régions de l’Ouest, l’orage s’accumule sur la tête du chouan rétif. Ses ennemis mêmes s’apitoient et s’émeuvent de son désastre imminent ; le général Harty, qui l’a combattu, et qui l’estime, lui écrit : « Tout le monde vous abandonne, il faut vous rendre… » Georges riposte, par bravade, en fusillant deux espions : une femme Legoff et un ex-chanoine septuagénaire, apostat et marié coupable d’avoir dénoncé et fait périr plusieurs prêtres fidèles.
Il accepta donc sa situation désespérée ; sachant qu’il est perdu, il veut finir en gloire. L’armistice se terminait le 23 janvier au matin et, dans la nuit, le général Harty sort de Vannes, à la tête de 4.000 hommes ; il s’avance sur la route de Locminé, afin de réquisitionner des denrées qui manquent au chef-lieu. Georges, avisé de cette incursion, quitte ses cantonnements, et marche avec son armée à la rencontre des républicains, comptant les prendre à revers et leur couper la retraite. La mêlée s’engage au