sement : à la barbe des troupes républicaines, il parvient, en effet, à mobiliser 12 à 15.000 paysans, une centaine de charrettes, à les amener à la côte en vue de laquelle croise l’escadre anglaise, à recevoir, sans être inquiété, un chargement de 30.000 fusils, 4 pièces de campagne, 2 obusiers, une grande quantité de poudre et 6 caisses d’or. En un jour et une nuit tout est mis à terre, placé sur les charrettes et l’immense colonne défile vers Questembert et Elven pour se fondre et disparaître dans les landes de Lanvaux. On était au 30 novembre 1799.
Quinze jours auparavant, on avait quelque peu parlé d’un événement politique dont la nouvelle parvint à Vannes le 23 brumaire : le Directoire était renversé et remplacé par trois Consuls dont l’un, le général Bonaparte, portait un nom déjà connu de toute la France ; son prestige inspirait la confiance, mais, depuis dix ans s’étaient produits tant de bouleversements dans le personnel gouvernemental que, la première surprise passée, l’événement fut accueilli avec indifférence. Georges régnait toujours en maître sur la Bretagne et l’influence des autorités, confinées au chef-lieu du département, ne rayonnait pas au delà des limites de la ville, mise en état de siège.