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part des paysans ont rendu leurs armes : vont-ils donc se laisser, sans révolte, piller et égorger ? La situation semblait désespérée ; Georges se décidait à passer en Angleterre, afin d’y porter l’alarme à Holy-Rood, asile du comte d’Artois ; on était sûr d’y trouver le prince à demeure, car il ne pouvait sortir, crainte d’être appréhendé par ses créanciers.

Georges fut reçu avec honneur ; les compliments et les promesses ne lui manquèrent pas ; à Londres il fréquenta au Comité royaliste, et, là encore, on lui fit fête. Sept mois durant il attendit autre chose que des louanges ; il exposait l’état lamentable de la Bretagne expirante sous la botte des jacobins triomphants, sa certitude que d’Évreux à La Rochelle, tout le pays se lèverait avec enthousiasme si l’un des princes de la maison de France consentait à prendre la direction du mouvement.

En vain essayait-il de se reconnaître dans le labyrinthe d’arguties, de réticences, de demi-révélations qu’on lui opposait. Louis XVIII suivait une politique qui n’était pas celle du comte d’Artois ; chacun des deux frères avait ses partisans, ses agents également exclusifs et butés, « clique d’intrigants incapables de faire entendre à nos malheureux princes la voix de la vérité ».

Quant aux brevets et aux décorations, la Cour des exilés n’en fut pas avare : Georges était déjà