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de suivre plus longtemps les gentilshommes inexpérimentés qui les mènent ; ils confient leur sort à Georges. En cinq jours, celui-ci les reconduit au Morbihan, parcourant vingt-cinq lieues de pays sans perdre un homme et dépistant les troupes de Hoche lancées à sa poursuite. Sa vaillance au combat, sa prudente fermeté dans la retraite ont révélé ses éminentes qualités militaires. Le 21 août 1795, les commandants des légions royalistes du Morbihan, réunis au château de Grandchamp, l’élisaient leur major-général. Georges n’avait pas encore 25 ans.

C’est, à cette époque, un garçon d’une corpulence anormale : une tête énorme « sur un cou de taureau » ; les épaules très larges, des bras d’Hercule, de grosses jambes. Sa figure bouffie est « pâle et gracieuse », encadrée de légers favoris aussi blonds que ses cheveux qui bouclent comme ceux d’un enfant. Malgré sa lourdeur apparente, il est d’une agilité, d’une résistance et d’une adresse singulières ; sa vigueur est telle « qu’il saisit un fort poulain par les pieds de derrière et l’immobilise, tandis qu’on excite l’animal à grands coups de fouet ». On montra longtemps à Mendon un puits dont il soulevait la margelle à bout de bras.

Au moral, il est aussi indéfinissable qu’il est exceptionnel au physique : « Farouche soldat de la guerre civile », a-t-on dit. Le portrait est sommaire. Certes, il y a chez Georges de