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chouannerie pour y traiter de la pacification.

Cent vingt royalistes y discutent de l’apaisement : la Convention accorde aux « rebelles » la liberté des opinions et des cultes, l’amnistie pour les émigrés rentrés et le retrait des troupes républicaines, si, de leur côté, les chefs des révoltés s’engagent par serment à reconnaître la république, à se soumettre à ses lois et à ne jamais porter les armes contre elles. À l’énoncé de ces conditions, des murmures, des rumeurs, des mots aigres couvrent la voix du lecteur ! Eh ! quoi ! la soumission aux régicides ! Une voix s’élève, celle d’un Breton, presque inconnu ; ce n’est, d’ailleurs, qu’un paysan ; il ne fréquente pas « le beau monde » qu’a groupé à Rennes la conférence. C’est Georges. Les traits crispés, le cou nu, la poitrine découverte, il fait de vains efforts pour réprimer son dégoût : « Monsieur, crie-t-il, au nom de tous les royalistes de Bretagne et de Vendée, je vous défends de poursuivre ! » Il sort de la salle, entraînant deux de ses compagnons de lutte, Guillemot et Saint-Régent. D’autres le suivent ; il retourne à ses landes, sans attendre la fin des pourparlers.

Elle fut tumultueuse ; vingt seulement des chefs royalistes acceptèrent les conditions de la Convention ; paix plâtrée, s’il en fut jamais et qui devait durer seulement quelques semaines. Dès le milieu de juin, la flotte anglaise débarquait à Quiberon une armée d’émigrés qui