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dant un bouchon de liège qui, dans le montage du squelette avait remplacé la vertèbre brisée par le couperet, — furent scellés dans un coffre et portés à l’église Saint-Paul où, le 25 juin 1814, dix ans, jour pour jour, après que la tête de Georges était tombée, et à la même heure, fut chantée, en présence d’une noble assistance, une messe de Requiem. Au cours de l’office, la duchesse de Polignac, accompagnée du marquis de Rivière, quêta pour les pauvres. Le Roi, récemment rentré aux Tuileries, voulut témoigner « l’intérêt que lui inspirait l’objet de la cérémonie » et fit connaître qu’il en assumait tous les frais.

On transporta la dépouille de Georges à Kerléano où s’élevait, par souscription publique, une chapelle funéraire, lourde rotonde de pierre, dans la crypte de laquelle elle fut déposée ; les restes du Patrocle breton, Mercier-la-Vendée, découverts en 1871 dans un couvent de Loudéac, où on les conservait clandestinement depuis quarante ans, sont également conservés sous le modeste dôme du Panthéon de Kerléano, à quelques pas de la maison d’où les deux champions de la royauté étaient partis pour l’épopée. Lucrèce Mercier, qui fut la fiancée de Georges, n’est point là ; il est probable même qu’elle ne vint jamais prier sur la tombe de celui qu’elle devait épouser. Ses parents, on l’a vu, tenaient à Château-Gontier un hôtel : c’est là qu’elle