À Saint-Yves, outre le français, on enseignait les mathématiques, la physique, l’histoire et la géographie ; mais ces études restaient rudimentaires ; seule, celle du latin était poussée assez loin, car les élèves se destinant, pour la plupart, à la prêtrise ou aux emplois judiciaires, devaient se familiariser avec la langue de l’Église et du droit. L’instruction religieuse était l’objet de soins particuliers et, pour pénétrer du mieux possible l’impétueux héros de la chouannerie bretonne, il importe d’indiquer que, dès l’enfance, son âme s’ouvrit à des sentiments de foi qui ne devaient jamais s’affaiblir. On le trouvera toujours animé d’une piété candide, ne se distinguant point d’ailleurs en cela de l’immense majorité des Bretons, profondément attachés à la religion de leurs pères. Ce qui, aujourd’hui, peut surprendre, c’est que, malgré cet état d’esprit, ils étaient tous, dès 1789, partisans de la révolution naissante ; la noblesse de Cour, futile et méprisante, n’était pas aimée ; le clergé lui-même, le « bas-clergé » surtout, plein d’illusions qui devaient être éphémères, approuvait ostensiblement l’ambition des bourgeois du Tiers d’obtenir « leur place au soleil dans la hiérarchie gouvernementale ». Ainsi s’explique l’enthousiasme démocratique de Georges Cadoudal et de ses condisciples de Saint-Yves quand, au début de 1789, ils se solidarisaient avec Moreau, champion déclaré de