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corps et va s’engager dans la petite rue de l’Observance qui descend en escalier vers l’École de médecine (rue Antoine-Dubois, aujourd’hui). Caniolle, blessé seulement, le frappe à la tête d’un coup de son bâton : trébuchant sur le corps de l’inspecteur Buffet, étendu dans le ruisseau, Petit et Destavigny accourent, haletants : « Georges ! C’est Georges ! »

Au bruit des détonations, des cris, les fenêtres s’ouvrent, des gens étonnés se penchent ; d’autres sortent des boutiques ; un attroupement se forme, suivant le cabriolet qui, dans la nuit « très noire », sans conducteur, — Le Ridant avait disparu, — descendait au pas de son cheval, vers le carrefour des Quatre-Vents (actuellement carrefour de l’Odéon), où la scène se trouva transportée dans la confusion des policiers hors d’haleine, des badauds questionnant, se bousculant pour voir et comprendre, si bien que l’officier de paix Destavigny, reprenant son souffle, avise, à six pas de lui, Georges mêlé à la foule, « placé avec cette tranquillité de l’homme qui n’a plus rien à craindre », et entouré de badauds « qui ne paraissent pas plus penser à Georges qu’à rien ».

Il crie : « C’est lui ! C’est lui ! » écarte les curieux, prend le bras de Georges qui, sans aucune résistance, dit, du ton le plus calme : « Oui, c’est moi Georges. » Tout de suite il est entouré, immobilisé, palpé, fouillé à la