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soir jusqu’à six heures du matin : ordre de fouiller les tonneaux, les paniers de blanchisseuses, les voitures de deuil. Le signalement de Georges est publié par tous les journaux, distribué dans les rues, placardé sur les murs. Le « brigand » y est dépeint comme une sorte de bête monstrueuse et féroce, « extrêmement ventru, d’une corpulence énorme, la tête très remarquable par son extraordinaire grosseur, le nez écrasé et comme coupé dans le bout ; le cou très court ; le poignet fort et gros ; les jambes et les cuisses peu longues… Il marche en se balançant et les bras tendus… ». Des affiches blanches font savoir que ceux qui lui donneront asile, ou à l’un de ses complices, seront punis de mort. Il n’y a personne à Paris qui ne se passionne pour cette lutte entre le pouvoir et ce personnage fantastique, thème des légendes les plus absurdes ; on le disait loin, enfui « sous l’uniforme d’un aide de camp du Premier Consul, ou emporté dans un cercueil à quelque cimetière de banlieue où ses partisans l’attendaient » ; et la ville en fièvre suivait ce tragique feuilleton auquel, chaque matin, s’ajoutait une péripétie nouvelle.

Georges n’avait pas quitté Paris. En sortant le dimanche 5 février, de la maison de Chaillot, il retourna chez Verdet, rue du Puits-de-l’Ermite ; mais, le 9, Mme Verdet étant allée