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défenseurs de sa cause et Georges adresse au comte de la Chaussée, qui dirige à Londres la correspondance des frères de Louis XVI, une note sur les moyens à prendre pour sauver de la mort et du désespoir ses derniers lieutenants ; deux ou trois petits bâtiments suffiront pour les prendre en un lieu convenu de la côte française ; ils seraient internés à Guernesey et se contenteraient d’un secours minime, proportionné à leur grade : « une demi-guinée par jour pour les adjudants généraux : 6 shillings pour les chefs de légion ; 4 pour les chefs de bataillon ; 3 pour les capitaines de paroisse. » Et Georges, qui se trouvait sans ressource, sollicitait pour lui-même un secours de 40 livres sterlings (1.000 francs) par mois. « Depuis 1793 qu’il sert la cause commune, exposait-il, c’est la seule demande qu’il ait faite pour lui ; il espère n’être pas refusé. »

La chose n’alla pas sans peine, du moins en ce qui concerne les officiers bretons. Les préliminaires de la paix entre la France et l’Angleterre avaient été signés, le 1er octobre 1801, à Londres, et Bonaparte insistait pour que l’Angleterre expulsât le Comte d’Artois et son entourage, ainsi que Georges Cadoudal, et, — tant l’obsédait le fantôme de la monarchie des Bourbons, — il prétendait même obtenir qu’il fût interdit à quiconque de porter, dans toute l’étendue du territoire des Îles britanniques, « les anciennes décorations françaises, en particulier le cordon