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IV

LE « COUP ESSENTIEL »


LES DERNIERS CHOUANS


LA chouannerie bretonne agonisait. Pour l’achever, la répression se fit implacable : état de siège, colonnes mobiles, battues incessantes, tribunaux ambulants, exécutions sommaires. Même au temps de la Terreur, le Morbihan n’avait jamais vu traques plus acharnées et décampements plus éperdus. Le maire de Brech, commune voisine d’Auray, écrivait au préfet : « Les cultivateurs fuient à l’aspect d’un gendarme comme à la vue d’une bête féroce. » Certains épisodes furent épiques. Guillemot, le roi de Bignan, l’un des plus actifs chefs de la région, est surpris dans sa cache, à la ferme du Cosquer, près de Plaudren, par un carabinier qui le couche en joue ; le chouan bondit, se jette sur le soldat, lui fend la tête d’un coup de sabre, s’échappe par une porte dérobée ; il s’y heurte à un autre bleu qui lui assène un formidable coup de crosse.