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tard, il précisait ces recommandations. La prime resta à la disposition du préfet durant trois mois, au bout desquels, — « son emploi étant sans objet », — Fouché la fit rentrer dans sa caisse.

« Sans objet », en effet. De tous ceux qui s’étaient présentés pour gagner la somme, aucun n’avait reparu. Au cours des deux derniers mois de 1800, vingt-trois individus se portèrent candidats à cette récompense. Seize s’étaient découragés avant d’agir ; les sept autres avaient été fusillés par ordre de Georges. Rivoire l’apprit de Georges lui-même l’avant-dernier jour de l’année 1800. Rivoire était cet enseigne de vaisseau qui, depuis plusieurs mois, s’employait, avec d’autres, à livrer le port de Brest aux chouans. En décembre, il passait donc à Vannes et descendait sous le nom de Morel à l’hôtel du Lion d’or ; « une femme vint l’y prendre et le conduisit, par des sentiers détournés, jusqu’aux environs de Grandchamp, à un hameau situé derrière un bois ». Georges Cadoudal l’attendait là, « entouré de ses soldats d’élite » ; Rivoire reconnut Mercier-la-Vendée et l’abbé Guillevic. On parla des intérêts et de l’avenir du parti, et c’est alors que Georges fit la confidence des précautions qu’il lui fallait prendre pour échapper aux assassins stipendiés par Fouché. — Il recevait, dit-il, « les avis nécessaires par les bureaux du