Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/136

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pioche, et c’est alors qu’il apprit de Duchemin « qu’on allait fusiller ces messieurs ». Sur quoi, il protesta : « Il n’était pas content d’être mêlé à cette affaire, lui qui travaillait d’habitude à Kernavelo. » Duchemin grommela « qu’il était aussi fâché d’en être ; mais que, s’il avait refusé il aurait été fusillé lui-même ». Pourtant, il permit à Houssay de s’en retourner, et celui-ci reprit à grands pas le chemin de sa maison.

Sur ce qui suivit on n’a qu’un témoignage de seconde main : celui de Charles d’Hozier. Il n’était pas là ; mais il a pu tenir de Georges lui-même le récit de la terrible scène. On était parvenu à la lande du Bourdoux ; Antoine et Laisné, toujours encadrés par leurs conducteurs, se trouvèrent tout à coup en face de Georges. De fait, le passage de celui-ci avait été constaté, dès la veille, « aux environs de Landevant et d’Auray, puis dans un château de Penhouët, près de Grandchamp, et enfin à Kerboulard, au nord de Theix » ; il serait donc, à cette date, sorti de l’Île du Bonheur pour se diriger, en tournant Vannes, vers la presqu’île de Sarzeau. En présence de leur juge, les deux émissaires de Fouché auraient « débité leur fable arrangée d’avance : ils étaient, dirent-ils, envoyés par les royalistes de Paris. Georges les écouta sans mot dire : quand ils eurent fini de parler : « Très bien, messieurs, très bien, fit-il ; … vous venez pour m’empoi-