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donc en revenir aux assassins qui, se présentant munis de trompeuses références et sous le masque d’agents royalistes, avaient quelque chance d’être bien accueillis par le reclus de La Forest. Ce qu’ignoraient Fouché et les policiers de son ministère, c’est que, sitôt un passeport délivré à l’un de ces émissaires, Georges connaissait, bien avant même que le personnage se fût mis en route, et son nom ou surnom, et son signalement, ainsi que la date probable de son arrivée en Bretagne, et le but de son voyage. Comment ? Par qui ces avis lui étaient-ils transmis ? On ne sait pas ; mais il n’est pas douteux que la police des chouans était mieux organisée encore que celle de Fouché : l’épisode qu’on va lire est un indice que Georges était bien servi et par des gens très informés. Il a pour triste héros un gentilhomme portant l’un des plus beaux noms de la Bretagne et nul ne s’étonnera qu’on ne veuille désigner ici ce nom que par son initiale.

LA LANDE DU BOURDOUX

Antoine de B…, officier au régiment d’Auxerrois, qui fut en garnison à la Martinique, épousa, peu avant la Révolution, une jeune Irlandaise, Marie-Thérèse Macdonogh. Antoine était riche, car il possédait l’hôtel dit de Mirabeau, rue de Seine ; il l’habitait avec sa femme,