Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/120

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

commissaire de police, Charron, entré en fonctions le 16 novembre, met en chasse tous ses espions, et, tout de suite, il imagine qu’il va réussir : « Georges est à Grandchamp, écrit-il : il y a là deux petits villages où il se tient : le village de Saint-Laurent où, dans un fond, il y a une petite chapelle, et celui de Guersach, à deux portées de fusil de Saint-Laurent… » Mais, le même jour, il reçoit un autre avis qui lui permet d’affirmer : « Georges est à Locoal, dans l’Île du Bonheur… Je donnerai vingt écus à qui me fournira la certitude qu’il y séjourne actuellement : j’en donnerai quarante à celui qui m’y conduira : j’en donnerai trois mille pour l’y trouver. J’ai carte blanche. » Quant au général de la gendarmerie, Radet, il suit une autre piste encore ; il vient d’apprendre, de façon certaine, que Georges se tient ordinairement « dans une petite maison couverte en ardoises, voisine d’une ferme assez jolie, située sur une hauteur dominant la route de Locminé à Vannes et distante de cette ville de deux à trois lieues. Il faut, pour y parvenir, traverser une grande lande ».

L’ÎLE DU BONHEUR

Où donc se terrait Georges pour que deux armées lancées à sa poursuite, — une armée de soldats et une armée d’espions, — trou-