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III

LE DUEL


LES TROUPES DE FOUCHÉ


L’ÉCLATANT prodige que Bonaparte vient d’accomplir ne corrige pas les royalistes de leur candeur invétérée ; n’admettant pas qu’un homme doué d’une intelligence si exceptionnelle puisse penser autrement qu’eux, ils imaginent encore qu’il prépare le retour de la monarchie légitime. Georges Cadoudal, plus perspicace, semble avoir pénétré le secret de l’ambitieux Consul et prévu que la route sur laquelle Bonaparte s’est lancé d’un tel train n’est pas de celles qui se bifurquent. De son côté, le vainqueur de Marengo a deviné, en ce paysan têtu, un irréductible ennemi. Il sait que, avec des grades, des titres, des donations, voire des trônes, il pourra aisément amadouer les autres ; celui-là, jamais. Et, si confiant soit-il en son étoile, il le redoute.