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de la Hollande, le déporté de Fructidor, évadé de Cayenne, sera de la partie : son nom est cher aux troupes françaises et le dévouement admiratif de ses anciens compagnons de guerre n’est point périmé. Georges, lui, a déjà quitté l’Angleterre. Le 3 juin, il est à l’île d’Houat ; cinquante voiles croisent devant les côtes de France et, dans la nuit du 5 au 6, une canonnade furieuse éclate de Quiberon à la pointe Saint-Jacques. Le grondement continu de « ces tonnerres lointains » se répercute jusqu’aux landes de Grandchamp, d’Elven et de Bignan, où se forment déjà des rassemblements de chouans qui se glissent jusqu’à la mer pour y recevoir leur général. De Londres, il a donné ses ordres et il est bien obéi ; trois cents hommes l’attendent en un point convenu de la presqu’île de Rhuys. Aux lueurs intermittentes de la canonnade, « on voit un bâtiment s’approcher du rivage et échanger avec la côte des signaux de convention ». Une patrouille républicaine tente de s’opposer à la manœuvre ; mais elle est vite repoussée, et Georges débarque sur la grève bretonne ; ses caisses de guinées, portées à terre, sont aussitôt enlevées et tout a disparu avant que Bernadotte, qui succède à Brune dans le commandement des troupes républicaines, ait atteint Vannes où il arrive le 7, venant de Rennes avec 4.000 hommes, en une marche forcée de 36 heures.