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l’entourage des Princes, triomphe du flegme de Pitt et de Wyndham, blasés pourtant sur l’éloquence des faiseurs de projets. La haine qu’ils professent pour la France révolutionnaire les rend crédules ; le 2 mai 1800, Georges leur dévoile son plan ; le 15, il apprend qu’il est agréé en principe ; le 17, les ministres ont, chez Pitt, une conférence avec le Comte d’Artois, et, sur son acceptation, voici les conditions adoptées : trois ou quatre mille hommes prendront possession de Calais, mais sur l’invitation des royalistes français ; — vers le milieu de juin, l’armée de débarquement partira au premier vent favorable pour occuper l’île d’Houat, située en vue des côtes du Morbihan, et d’où elle pourra communiquer avec les chefs de la chouannerie ou, suivant les circonstances, reprendre la mer, si Bonaparte portait vers la Bretagne l’armée de réserve qu’il concentre à Dijon ; — il sera fourni aux royalistes « toute sorte de secours en armes et argent » ; — le débarquement du Prince sera protégé s’il est nécessaire ; — enfin le « mouvement » de Paris sera retardé jusqu’au jour où la flotte sera sur les côtes et où on décidera si elle doit y débarquer « une armée anglaise ou un prince ».

Tout aussitôt, grand branle-bas : le Comte d’Artois expédie à Paris l’un de ses fidèles, le marquis de Rivière, pour avertir « les amis de Pichegru » de se tenir prêts ; car le vainqueur