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trouveront bien le moyen d’empêcher qu’on vous y envoie… Vous verrez la vérité de ce que je vous dis. Je suis le général Georges Cadoudal. »

S’il n’était pas prophète chez les Princes, l’obstiné chouan trouvait les ministres Pitt, Wyndham et Grenville mieux disposés ; il leur avait soumis son plan, ne demandant rien d’autre que des armes, de l’argent, des munitions et l’appui de quelques navires qui, croisant sur les côtes pour y simuler un débarquement, y attireraient les rares troupes dont la république disposait en Bretagne, troupes à peine vêtues, décimées par la désertion et mal payées : il leur était dû six mois de solde. Il se chargeait, lui, Cadoudal, de reconstituer en quelques jours son armée de paysans dont les cadres demeuraient intacts. La condition indispensable du succès était la présence de l’un des princes de Bourbon, à l’arrivée duquel se soulèveraient d’enthousiasme Bretagne, Anjou, Maine, Poitou, Normandie. En même temps que se dessinera ce grand mouvement, Paris se révoltera ; Hyde de Neuville y est l’âme d’une agence royaliste qui a partie liée avec la police de Fouché où elle compte de nombreux affidés ; le concours des plus hauts personnages lui est acquis.

Chose étrange, la chaleur convaincante de Georges, qui n’a pu entamer l’indolence de