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sur le rayon du haut on jetait les nippes hors d’usage, les vieux bas, les chiffons et autres objets sans emploi. Normont n’imagina rien de mieux que d’ensevelir son argent dans le coin le plus reculé de cette planche, sous les loques de toute espèce qui y étaient amoncelées.

Le 26 août 1808, de bonne heure, Normont, qui passait en famille la belle saison à Choisy, partit pour Paris, emmenant Julie à son habitude. Son absence devait se prolonger durant trois ou quatre jours. Babet restait donc seule avec madame de Mellertz et Véronique, la cuisinière ; les autres habitants de la maison étaient le jardinier Pelletier et la veuve Dif, sa fille. Ce matin-là, madame de Normont, traversant une de ces périodes où sa sensibilité nerveuse était particulièrement excitable, se leva tard. Madame de Mellertz vaquait par la maison aux soins du ménage. Tout à coup, elle entend le bruit d’une vitre brisée et, presque aussitôt, un cri poussé par Babet. Elle monte à la chambre de sa nièce qu’elle voit fort