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maison, mit à la charge de sa nièce les gages des domestiques, soit cinquante francs à chacune des deux servantes, Julie et Véronique, dont Élisabeth ne recevait que des outrages, — cinquante francs par an, bien entendu. Elle dut encore payer ses repas, la chandelle à son usage, tout le blanchissage, y compris celui des domestiques et jardiniers, les frais d’entretien du mobilier et jusqu’au porteur d’eau, dépenses qui, au total, rendaient illusoire l’avantage dont on l’avait flattée. Dans la crainte de nouvelles persécutions, elle se soumit aux conditions imposées, ce qui n’empêchait pas la cupide Mellertz de se lamenter, accusant les Leverd de conduire Normont à la ruine ; réflexions dont s’inquiétait Charles, qui, noyé dans ses comptes, n’osait révoquer la procuration générale imprudemment donnée à son beau-père et préférait ne pas sonder le gouffre où s’éboulait graduellement sa fortune.

Cet homme faible, incapable de réaction comme de décision, prétendait parer au