avec les chevauchées sur le dos des domestiques, le déguisement du chien en femme, l’encagement du chat coiffé d’un chapeau rose et l’histoire du vert-de-gris, toutes choses qui, si elles eussent été réelles, auraient été, pour une petite bourgade comme le Choisy de ce temps-là, des événements marquants et connus de tous. Est-on donc amené à croire que ces extravagances sont imaginées par madame de Mellertz qui les impute faussement à Babet pour se délivrer d’elle ? Son intérêt cependant serait de cajoler cette nièce à laquelle elle doit une parenté avec la noble famille qu’elle sert fidèlement depuis plus de quarante ans ; de souhaiter que Babet donne le jour à un enfant qui perpétuerait la lignée des Normont et hériterait de ses biens, un petit vicomte qui l’aurait, elle, pour grand’tante, — presque grand’mère ; ce titre la classerait dans cette société dont elle est férue et lui assurerait pour toujours une situation aisée et honorable. Faut-il supposer enfin une jalousie de femme plus que mûre, désespérée de voir
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