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qu’elle présente d’ignoble et de révoltant. Quel espoir de mettre fin à ce scandale ?

Humble et confus, très embarrassé de sa contenance, Normont ne quittait pas le chevet de sa femme, il redoutait qu’elle parlât, soit au docteur, soit aux domestiques. Il n’épargna rien pour que la scène fût oubliée, pour qu’elle restât ignorée, surtout. Comme il protestait servilement de son amour, Babet exigea le renvoi de sa rivale ; le mari promit solennellement que la Mellertz quitterait la maison, observant toutefois qu’il faudrait agir avec ménagement : la société s’étonnerait de cette séparation, la critiquerait selon toute apparence et Babet risquerait d’être sévèrement jugée. Elle insista, cependant. Pour l’amadouer, Normont, sur le conseil de sa vieille maîtresse, offrit à sa femme, en addition à son contrat de mariage, donation d’une ferme dans le Nord, d’un revenu annuel de 3.600 francs. Leverd, consulté, enjoignit à sa fille d’accepter et de prendre patience : il fut inscrit dans l’acte que cette générosité avait pour