Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/74

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dévoilée, mais encouragée, et en termes si probants et si démonstratifs, qu’on est en droit de se demander si cette lettre n’a pas été écrite pour être détournée et mettre au désespoir la crédule Babet. Au cas qu’elle ne s’en émeuve point, on lui réserve mieux : certain matin, soit que, poussée par quelque soupçon, ou troublée par une allusion surprise à la cuisine, elle cherche Normont par toute la maison, il lui arrive d’ouvrir, sans frapper, la porte de la chambre à coucher de sa tante… Elle recule, elle s’enfuit, chancelante d’épouvante, emportant la certitude du lien odieux qui unit son mari à l’infâme Mellertz. Cette fois, le cœur de la jeune femme crève de honte et de dégoût ; elle s’explique maintenant la haine farouche de la vieille dame ; elle n’en supportera pas davantage. Les deux coupables la circonviennent ; ils nient avec indignation l’ignominie dont elle les accuse ; « elle a mal vu ; c’est une hallucination ». Mais l’épouse outragée n’écoute rien ; elle veut fuir cette maison maudite ; elle sort, elle atteint l’escalier,