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souffert jusqu’alors n’était que caresses et mignotises en comparaison de ce qui l’attendait. Maintenant il est interdit aux domestiques de lui remettre les lettres arrivées à son adresse ; elle ne peut aller voir son père qu’avec l’autorisation de madame de Mellertz, autorisation la plupart du temps refusée ; on lui défend toutes sorties autres que celles nécessitées par les courses de ménage et elle ne doit franchir le seuil de la porte que sous la surveillance d’une servante. Ses relations avec son mari vont s’espacer désormais de plus en plus : madame de Mellertz redoute que Babet devienne mère ; elle ne supporte pas l’idée qu’un enfant, né de cette nièce qu’elle abhorre, hérite un jour de la fortune des Normont ; sans cesse elle entretient de ce danger le veule époux de Babet, lequel, dûment catéchisé, ne tarde pas à reprendre ses habitudes dissolues. Un jour Leverd communique à sa fille une lettre qu’il a interceptée, adressée par la Mellertz à Normont ; l’inconduite habituelle de celui-ci y est non seulement