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passé par-devant notaire un acte lui concédant, pour vingt-sept ans, et au prix de 120 francs de loyer, — que le bail indique « payés comptant et d’avance », — la jouissance à son profit « du grand appartement, de la moitié du jardin et de la moitié de la cuisine ». Elle voulait être à Choisy la maîtresse, comme elle l’était rue de l’Échiquier. Normont dut, en outre, lui offrir pour 4.000 francs de meubles… Babet se contenterait d’une seule et unique chambre, garnie de cinq chaises de paille, d’une vieille commode, d’une table de bois blanc, et attenante à un petit cabinet dont l’étroite fenêtre donnait sur un toit à porcs.

On s’installa donc à Choisy dans l’été de 1803, et, tout de suite, madame de Mellertz se liait avec quelques voisins de bonne compagnie auxquels elle confiait, en termes discrets, le souci que lui causait le dérangement d’esprit de sa pauvre nièce : Babet, à l’en croire, divaguait : tantôt elle habillait la cuisinière Magdeleine en homme et l’envoyait, ainsi déguisée, chez les fournisseurs, «