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bien ces confidences, arrachées à la vénérable dame par le chagrin, avec recommandation de ne les point ébruiter par égard pour sa jolie nièce qu’elle prétendait aimer malgré tout, ces confidences étaient-elles purement mensongères, faites dans le but de préparer l’opinion et de se préserver de tout reproche de dureté au jour où elle parviendrait à se débarrasser de sa nièce, soit par le divorce, soit en la faisant enfermer comme démente, soit par un moyen plus radical et plus sûr encore dont elle entrevoyait déjà peut-être l’éventualité ? Là est l’un des points obscurs du drame : il semble bien qu’il ne fut jamais élucidé.

Au bout d’un an de mariage, Normont, manifestement fatigué de sa femme et désireux de reconquérir quelque liberté, acheta une maison de campagne à Choisy-le-Roi. Récemment rayé de la liste des émigrés, il put, cette fois, traiter en son nom et paya de ses deniers la propriété, assez importante. Mais madame de Mellertz, froissée de cette velléité d’indépendance, exigea que fût