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elle souffle à Normont quelque soupçon sur la conduite de sa femme. Un jour, dit-elle, celle-ci s’est absentée pendant une heure, avec la cuisinière Magdeleine, sous prétexte de ranger du bois à la cave. Madame de Mellertz, dont la surveillance est sans répit, a confessé la servante et appris d’elle qu’Élisabeth est sortie en cachette de la maison, et s’est arrêtée chez un confiseur pour acheter, sur l’argent du ménage, une livre de dragées ; puis Magdeleine l’a accompagnée jusqu’à une maison à porte ronde située rue Saint-Denis. Madame de Normont y est entrée seule, et, de retour à la maison, a bien recommandé à la cuisinière de ne point parler de cette escapade. Par souci du bonheur de son cher pupille, madame de Mellertz lui rapporta la chose, avec des réticences et des sous-entendus inquiétants. Encore que sa folle passion pour Élisabeth soit déjà bien refroidie, Normont, à l’instigation de sa perfide conseillère, interroge sa femme qui, au premier mot, s’indigne et éclate en reproches contre l’espionnage