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fut de brève durée ; il n’était pas homme à supporter la tyrannie de sa sœur et ne se gênait pas pour lui rappeler, aux moindres velléités d’autorité, qu’il l’avait connue plus humble au temps où, pauvre souillon, elle balayait l’écurie et vidait les eaux des clients à l’auberge paternelle. Au bout de trois semaines la vie commune était reconnue impossible ; du matin au soir la maison retentissait de cris, d’invectives, de claquements de portes, d’orageuses discussions d’argent. Madame de Mellertz menaçait de quitter la place ; Normont, très penaud, dut signifier à ses beaux-parents qu’il leur fallait déguerpir au plus vite et ne plus se montrer, promettant qu’ils verraient leur fille chez eux quand sa bienfaitrice le permettrait, protestant qu’il s’emploierait à rétablir la bonne intelligence. Leverd, furieux, plia bagage, et la Mellertz, que sa présence gênait dans la tâche entreprise, activa sa lutte contre Babet, désormais sans défenseur.

Renonçant aux réprimandes et aux humiliations,