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joint à tous ses défauts une hypocrisie vraiment surprenante et pousse la fourberie jusqu’à se tenir très convenablement dans le monde, quand on lui permet d’y paraître : elle n’est point gaie, il est vrai ; elle est vite décontenancée, mais jamais on ne l’a entendue répondre aux observations de sa tante autrement que d’un ton soumis et déférent. Quelle perversité ! Comme nul ne peut mettre en doute la véracité de madame de Mellertz, dont l’intérêt manifeste est de vivre en bonne intelligence avec le jeune ménage, on plaint fort la vénérable dame, si conciliante, si débonnaire, dont la délicatesse bien connue souffre cruellement de la promiscuité de cette révoltée qui, par surcroît de méchanceté, garde ses insolences pour l’intimité et joue, devant témoins, la douceur et la docilité…

D’après les arrangements du mariage, Leverd, son maigre fonds de commerce vendu, devait habiter, on l’a dit déjà, avec sa fille et son gendre. L’ex-épicier s’installa donc rue de l’Échiquier ; mais son séjour y