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Mellertz s’assombrit, lève les yeux au ciel, elle explique : — « C’est une nouvelle éducation qu’elle a entreprise ; mais, jusqu’à présent, elle est mal récompensée de ses soins assidus… Pour sa part, elle n’a jamais songé qu’à voir dans sa nièce une enfant chérie ; elle a courageusement assumé la tâche d’instruire cette petite à être heureuse et à rendre heureux le gentilhomme parfait qu’elle a épousé ; mais l’œuvre est rude : Babet, mal élevée, est insolente, sournoise, emportée, prompte de la langue et trop disposée à répondre, par des observations déplacées, aux conseils les plus affectueux. Elle sort, hélas ! d’un milieu vulgaire ; elle ne se plaît qu’à la cuisine, dans la compagnie des domestiques, et elle refuse de se montrer au salon où elle se formerait cependant par la fréquentation des personnes de distinction qu’y reçoit sa bonne tante. Croirait-on que le plus grand plaisir de cette chère enfant est de faire le marché ; elle s’affiche dans les rues, en sabots, par tous les temps, donnant le bras à la cuisinière,