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persister dans son opposition : c’est la vie de sa fille unique, c’est la félicité de Normont qui sont en jeu. Il promet que ses jours, à lui, ceux de sa femme, ceux d’Élisabeth, seront consacrés à rendre le comte Charles aussi heureux qu’il mérite de l’être, à lui témoigner à elle-même toute leur tendresse et leur reconnaissance. Normont, qui l’a suivi, fond en larmes, jure à son tour que la vie lui sera désormais impossible, soit qu’il renonce à son amour, soit que sa chère éducatrice se sépare de lui. Il la considère comme sa mère et elle va faire de son enfant d’adoption le plus malheureux des hommes…

Madame de Mellertz, attendrie, cède enfin. Elle ne donnera pas son consentement à cette mésalliance, mais elle n’y mettra pas d’obstacles. Elle se résignera à vivre avec le ménage, s’occupera d’Élisabeth et la mettra à même de figurer avec honneur dans la société où son mariage va lui donner accès. Larmes, embrassements, protestations de confiance et d’affection. Le ton changea