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et du Brabant, épousait la fille d’un petit épicier, jadis laquais ? Bref, madame de Mellertz s’opposait formellement au mariage et se disait décidée à rompre avec Charles si elle entendait encore parler d’un si scandaleux projet.

Le pauvre Normont sort de cette douche tout morfondu. Il ne trouve rien à répondre et va reporter le cœur gros à Leverd les réfrigérants discours qu’il vient d’essuyer. La déception de l’épicier s’épanche en invectives contre « la Mellertz ». A-t-elle donc oublié son origine pour défendre si chaudement la cause de l’aristocratique famille où son inconduite l’a insinuée ? Qu’importe qu’elle consente ou non au mariage ? Normont n’est-il pas assez grand pour se conduire lui-même ? Est-elle sa mère ou sa tutrice ? Comment cette donneuse d’avis ose-t-elle vilipender une nièce qu’elle ne connaît pas ? Mais la violence est mauvaise conseillère et Leverd préconise « le moyen doux ». Il court chez sa sœur, se jette aux pieds de madame de Mellertz, la conjure de ne point