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confiant en son entregent, d’obtenir la radiation de son futur gendre de la liste des émigrés et de faire rendre gorge aux paysans indélicats qui s’étaient portés acquéreurs de ses biens spoliés révolutionnairement.

On en était là quand Normont et madame de Mellertz partirent pour le Nord ; ils emmenaient Leverd en qualité d’homme d’affaires. Il se chargeait de tâter les détenteurs des terres de Dourlers et de la Mothe et de les amener à la rétrocession. Dès ses premières démarches il se révéla plus menaçant que persuasif ; les bons villageois du pays d’Avesnes, apprenant la réapparition de leur ancien seigneur, étaient pris de doutes sur la légalité de leur occupation ; on éveillait facilement leurs scrupules et plus encore leurs inquiétudes. Leverd s’y appliqua et fit merveille. L’excellente madame de Mellertz souffrait un peu des ruses qu’employait son frère pour décider les hésitants, de son affectation à s’immiscer dans les affaires de Normont, de la cupidité personnelle qu’il apportait à trafiquer pour son compte et à