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sans grande malice, il est vrai, mais fort appréciateur de jolies femmes. À l’idée qu’il vouait à la mort, non seulement cette charmante Élisabeth, dont il avait grande envie, mais encore l’épicier et l’épicière, frère et belle-sœur de sa bienfaitrice, il fut profondément secoué et entrevit qu’il y avait peut-être un moyen de parer à cette hécatombe.

Dès lors, il était résolu à épouser Élisabeth ; mais il ne se hâtait point de confier ce projet à madame de Mellertz, certain qu’elle ne l’approuverait point. Dans sa pusillanimité de grand enfant plus que de quadragénaire, il craignait d’être grondé. Déjà il avait promis à la jeune fille qu’elle serait sa femme et la tante de celle-ci ignorait encore qu’il eût, avec les Leverd, d’autres relations que celles nécessitées par les questions d’intérêt. Il formait des plans d’avenir où l’épicier ne se laissait pas oublier : on habiterait tous ensemble ; on achèterait une maison de campagne aux environs de Paris, et Leverd, très soucieux maintenant d’accroître la fortune de Normont, se faisait fort,