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On discerne que la combinaison de cet imbroglio nécessita de longues discussions et, par suite, de nombreuses entrevues. À vrai dire, tout se passa entre madame de Mellertz et son frère, car Charles de Normont n’aimait pas à s’occuper d’affaires et déclarait n’y rien entendre. Oisif, plus insouciant que jamais, il se laissait vivre ; l’âge mûr, — il avait à cette époque quarante-six ans, — n’atténuait pas son goût marqué pour les galantes entreprises, aiguillonné encore par la facilité des mœurs parisiennes. Les objets de ses engouements successifs étaient plus nombreux que choisis et ce défaut de sélection lui attirait parfois d’assez méchantes aventures. Pourtant, comme il était de bonne composition et qu’il obéissait ainsi qu’un enfant à celle qui s’érigeait sa tutrice, il consentit un jour à aller, pour la forme, parler d’argent avec Constant Leverd. Il y retourna le lendemain, puis encore le jour suivant. Chose singulière, que madame de Mellertz attribuait à l’admirable docilité de son pupille,