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Dix-sept ans, des traits charmants, des yeux ensorceleurs, une stature parfaite, un teint d’une fraîcheur éclatante, telle était Élisabeth Leverd qui, malgré la modestie de sa toilette et la gaucherie de son maintien, séduisit, dès l’abord, madame de Mellertz. Celle-ci retourna chez elle, cherchant déjà en sa pensée le moyen de venir en aide à son frère, à sa belle-sœur et surtout à sa jolie nièce.

D’autres visites suivirent : Élisabeth manquait totalement d’usages, mais, en dépit de sa timidité, elle paraissait intelligente. Quant à Constant, il vanta sa propre expérience en affaires, sa compétence universelle qui lui permettait de traiter toutes sortes de transactions ; et, bien que la pénurie de son échoppe et la pauvreté de son intérieur témoignassent qu’il n’appliquait pas à son commerce les grandes aptitudes dont il se targuait, il réussit à convaincre sa sœur de la réalité de ses talents et de son ardeur au travail.

Comme elle ne renonçait pas au projet