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de nouveau absente, il se nomma : — « Constant Leverd », et indiqua sa profession ; il tenait une boutique d’épicerie rue du Faubourg Saint-Denis. Ce qu’entendant à son retour, madame de Mellertz pressentit un malheur : Constant était un de ses frères. Dans les premiers temps de sa liaison avec le comte de Normont, elle avait déjà reçu de lui quelques demandes de secours auxquelles elle satisfit de son mieux, par crainte d’un esclandre. Puis Constant, entré en qualité de laquais au service du comte d’Avaux et marié à une femme de chambre de la maison, ne donna plus signe de vie. Depuis vingt ans, madame de Mellertz ignorait tout de ce personnage compromettant ; mais elle conservait de lui le souvenir peu favorable d’un individu grossier et prétentieux, bel homme, à la vérité, mais rusé, sournois, comédien émérite, fort orgueilleux de sa faconde et doué, en vrai Figaro, d’un redoutable esprit d’intrigue. Voilà qu’il reparaissait, dans l’intention manifeste d’exploiter