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réduit aux hypothèses sur la façon dont le comte exilé et la courageuse femme qui ne le quitta point dans sa détresse parvinrent à gagner des jours moins tragiques.

La Terreur finie, ils se hasardèrent à rentrer en France ; l’un ni l’autre n’y possédaient légalement plus rien ; mais il se trouva que, soit par inadvertance, soit en raison du pseudonyme qu’elle avait adopté, Françoise n’était pas inscrite sur la liste des émigrés. Par surcroît de précautions, elle prit un troisième nom et se présenta sous celui de madame de Mellertz. C’est ainsi que, désormais, on la désignera au cours du récit qui va suivre.

Elle établit son bilan : ses six mille livres de rentes sur l’État étaient réduites au tiers ; Normont, de son côté, réussit à reconstituer un petit domaine de certaines portions de son patrimoine échappées à la confiscation. Sa terre de Brabant lui restait et il en assura, par contrat, l’usufruit à madame de Mellertz qui retrouva par cette donation, quatre mille livres de revenus.